Projection du film : le Roi des Masques 变脸

Le jeudi 21 février à la Salle Molière, le public aura l’occasion de découvrir un spectacle traditionnel du Sichuan avec entre autres, la venue d’un grand artiste de changement de masques (变脸). C’est une occasion rêvée pour voir ou revoir, le film de Wu Tianming, le roi des masques!

En partenariat avec le Centre de Documentation sur le Cinéma Chinois, le film sera présenté par une spécialiste du cinéma chinois, Luisa Prudentino qui a bien connu le réalisateur.

Elle apportera des éclairages sur le film à l’issue de la projection et répondra aux questions du public.

Présentation du réalisateur


WU Tianming (1939 – 2014) est le fils d’un responsable local du parti communiste chinois qui a été emprisonné pendant la révolution culturelle. Après une formation d’art dramatique, il devient acteur. Peu engagé à l’époque, il échappe aux persécutions de la révolution culturelle puis commence sa carrière cinématographique comme coréalisateur de deux films avec Teng Wenji. Il réalise ensuite seul, La Rivière sauvage. Directeur du studio de X’ian en 1984, il tourne plusieurs films dont Le vieux puits dans lequel il donne sa chance à un jeune opérateur Zhang Yimou. Alors que ce dernier n’était pas un acteur professionnel le film rafle le prix du meilleur acteur et de la meilleure réalisation au deuxième Festival international du film de Tokyo et propulse le cinéma chinois sur la scène internationale. Sous sa direction, les studios de X’ian produisent les cinéastes de la  » cinquième génération  » comme Chen Kaige ou Zhang Yimou. Des films comme l’Affaire du canon noir ou Le Sorgho rouge, ours d’or à Berlin en 1988, sortiront de ces studios.
Le Roi des masques tourné en 1996 a été primé dans de très nombreux festivals internationaux.

Présentation du film

Dans la région du Sichuan, dans les années 30, époque de guerres civiles et de misère sociale, Wang, le Roi des masques, est un artiste itinérant, maître d’une technique qui consiste à changer de masques si vite que cela semble de la magie. Son seul fils est mort plusieurs années auparavant, et, devenu âgé, il désire un héritier à qui transmettre son art et qui, selon la tradition, ne peut être qu’un garçon.

Wang achète au marché aux enfants un petit garçon, Gouwa, et l’emmène sur le bateau sur lequel il descend le fleuve. L’enfant est heureux et offre à son « grand-père » son affection.

Lorsque le Roi des masques découvre que Gouwa est en réalité une fille, il veut l’abandonner. Mais elle le supplie de le garder. Il cède et l’entraîne à faire des acrobaties, afin de la présenter en spectacle.

Présentation de Luisa Prudentino

Luisa PRUDENTINOest sinologue, spécialiste du cinéma chinois.

Après une maîtrise de langue et civilisation chinoises, en 1985 elle part en Chine pendant 3 ans pour se consacrer à la recherche sur le cinéma chinois. Rentrée en Italie, elle organise à Rome le premier festival consacré au cinéma chinois contemporain.

En 1990, elle vient en France où elle approfondit son travail de recherche sur le cinéma à l’EHESS de Paris.

Auteur de nombreux ouvrages et essais sur le cinéma chinois, elle enseigne l’histoire du cinéma chinois à l’INALCO (Paris), à l’Institut de Sciences Politiques (Campus du Havre) et à l’Université de la Lorraine (Metz).

Elle est également consultante pour de nombreux festivals de cinéma en France et à l’étranger.

Avis à la sortie du film en France en 1998

La transgression
« Sur la trame limpide d’un conte pour enfants, Wu Tian Ming […] greffe avec une subtilité certaine le thème de la transgression : peu à peu, la petite fille fait valoir qu’elle est aussi capable qu’un garçon d’être initiée au jeu des masques. Ce petit film manque sans doute de style, voire de caractère, il est illustratif, mais le metteur en scène sait créer des atmosphères et assume sereinement sa simplicité. »
François Gorin, Télérama, n°2517, 8 avril 1998

Une parabole sur le cinéma et le pouvoir
« …Un film d’aventures très plaisant et vivace, qu’on dit « pour enfants » du fait de l’âge de la jeune héroïne et de la simplicité de la narration, mais tout à fait à même de passionner des spectateurs de tous âges. La qualité exceptionnelle de l’interprétation, la sûreté d’une mise en scène sans esbroufe, très attentive aux détails comme au mouvement général du récit, témoignent de la qualité de la mise en scène… [Wu Tian Ming] signe avec Le Roi des masques une œuvre elle-même masquée qui, jouant de plain-pied avec ses personnages et ses spectateurs, n’en est pas moins une subtile parabole sur le cinéma, sur le pouvoir, sur les rapports entre les puissants et les saltimbanques. »
Jean-Michel Frodon, in Le Monde, 9 avril 1998.

ENTREE LIBRE dans la limite des places, sur inscription: info@institut-confucius-montpellier.org

Date

1 février 2019
Expiré!

Heure

7:00 pm - 10:30 pm

Lieu

Maison des Etudiants Aimé Schoenig
rue vendémiaire 34960 MONTPELLIER
X
QR Code